PRESTIGE IMMOBILIER N°54

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7 March 2017

VICTORIA DZODZIEV

Nous avons tous nos propres icônes

Associer l’art et l’immobilier, tel est le concept de la galerie genevoise D10, ouverte il y a quelques mois par Victoria Dzodziev, une jeune femme d’origine russe établie à Genève. Jusqu’au 25 mars, elle présente l’exposition «Icons of the Russian Revolution», célébrant ainsi les cent ans de la Révolution russe.

[ BEAUTÉ ET CRÉATION ]
«Frozen time», Masha Ianovskaya, 2002, huile sur toile.

«New God», Olga Tobreloutz, 2001, mix média.

La galerie D10 est née d’une rencontre entre Victoria Dzodziev, Philippe Paris, fondateur de l’agence immobilière iKone, spécialisée dans les objets de prestige, et son épouse, Emilie Charoud ( à gauche sur la photo, à côté de Victoria. L’oeuvre en fond, un assemblage de briquets, est une création de R. Chalamberidze.

«Après la chute du Mur, tout le monde en Russie avait envie de découvrir le monde. J’ai fait la même chose et je suis venue étudier à l’Université de Genève, à la Faculté des lettes», raconte Victoria Dzodziev. C’était en 1994. Tombée sous le charme de la ville, elle n’est plus repartie. Elle travaille d’abord dans la finance, tout en se passionnant pour l’art avec son mari, Victor.

«Pendant vingt ans, nous avons été collectionneurs et nous le sommes encore, dit-elle. Nous avons appris, fait des découvertes et aussi des erreurs. C’était une aventure captivante, pleine de rencontres et d’émotions. Puis nous sommes arrivés à un point où nous avons eu besoin d’être confrontés à la création d’aujourd’hui, avec des artistes qui feront peut-être partie de l’histoire de l’art».

Victoria Dzodziev se tourne alors vers les jeunes artistes – «Ils ont une créativité incroyable» – avec pour objectif de les faire connaître tant auprès des collectionneurs que du grand public. Mais plutôt que d’ouvrir une galerie, elle préfère exposer les oeuvres dans des lieux décalés: restaurants, banques, boutiques de luxe… «Il a fallu convaincre, car la démarche était nouvelle. Les peintres s’étonnaient de voir leurs oeuvres dans un autre contexte que celui d’une galerie. Et pourtant, Andy Warhol a bien décoré des vitrines pour le grand magasin Bronwit Teller lorsqu’il débutait».

Icône du XIXe siècle.
Photos de la famille du Tsar, superposées à d’autres images de Tobolsk, lieu de leur assassinat, par Andrey Chezin, 2003.

Il y a trois ans, face au succès grandissant, elle décide cependant de créer un lieu d’exposition, mais basé sur un concept nouveau. La galerie D10 est ainsi née d’une rencontre entre Victoria Dzodziev, Philippe Paris, fondateur de l’agence immobilière iKone, spécialisée dans les objets de prestige, et son épouse, Emilie Charoud. «Nous avons commencé par acheter des oeuvres d’art afin de les installer dans nos réalisations, où elles apportent une véritable plus-value, explique Emilie Charoud. Nous avons choisi des artistes auxquels nous croyions et en fonction de nos coups de coeur, comme l’artiste français Jean Denant, qui travaille avec des matériaux liés à la construction».

Devenus à leur tour collectionneurs, Philippe Paris et Emilie Charoud ont été enthousiasmés par le concept de D10 lors d’une rencontre avec Victoria Dzodziev. «En fait, nous sommes complémentaires, l’habitat, la construction, l’aménagement d’intérieur et l’art. Notre démarche a un sens».

[ BEAUTÉ ET CRÉATION ]
«Yellow», A. Loginov, 1956.
«Promenade», I. Formozov, 1982, huile sur toile.
«Suprématie», I. Klun, 1929.

Afin de célébrer le centenaire de la Révolution russe, la galerie D10 accueille actuellement, jusqu’au 25 mars, l’exposition «Icons of the Russian Revolution», qui retrace les différentes étapes historiques de la progression de l’art en Russie, en commençant par des icônes sacrées orthodoxes, puis en faisant découvrir l’art soviétique officiel et l’art underground qui s’est développé en parallèle et, enfin, l’art contemporain, représenté par Sergueï Kononov, un jeune peintre russe de 22 ans, étudiant aux Beaux-Arts, à Paris. «On cherche toujours des icônes, quelque chose en quoi croire, remarque Victoria Dzodziev. Il y a eu Dieu, puis les dirigeants soviétiques et maintenant l’argent. L’art traduit tous ces changements».

Léa Tremblay

Exposition «Icons of the Russian Revolution»
Jusqu’au 25 mars
Galerie D10 – 17, bd Helvétique /
10, rue Ami-Lullin – 1207 Genève

PRESTIGE . 54

L’art fait la fête

Le vernissage de la première exposition en Suisse de l’artiste français Jean Denant a été un succès. Quelque 200 invités issus du milieu de l’art, mais aussi de l’immobilier et de la finance, ont pu découvrir les oeuvres de l’artiste le 2 février dernier à la galerie genevoise D10. La soirée, organisée en partenariat avec l’agence immobilière iKone, Corner Trader et Automobiles Caveng Mercedes-Benz, était placée sous le signe du luxe, trait d’union entre ces trois univers.

Eric Berteloot et Eric Denis.

Jeremy Fontana et Alexandra Martinez.

L’artiste Jean Denant.